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Le changement

2 avril 2020

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En silence et avec une sage lenteur la réclusion s’est donné la vocation de nous changer. Son silence obstiné rejoint toutes les langues dites civilisées. La réclusion n’a pas d’arrière-pensées. C’est tous pour un et un pour tous. C’est tout ou rien. On ne peut pas avoir un caractère sceptique. Il faut  accepter ou crever. Il faut garder la distance qui convient si l’on veut communiquer sans se contaminer.

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Dans cet isolement, d’un coup notre cœur a de la mémoire. Il se rappelle les sentiers des Plaines et les berges de la Plage Jacques-Cartier. Tout à coup, on a le temps de penser. On a le temps de rêver à une vie moderne, propre et moins rapide. Notre société de travail à pleine vitesse était peut-être en train de tuer l’humain? Cet isolement nous oblige à repenser la vie de travail, et de la vie de famille. On ralenti la vitesse de travail, on nettoie nos maisons, on prend soin de nos enfants.

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Dans ce confinement obligé, on a le temps de rêver et d’imaginer la vie qu’après on souhaiterait mener. On sait déjà qu’on évitera l’excès qui nous grugent à petites bouchées et qui nous crée des maladies. On sait déjà que nos institutions nationales peuvent s’organiser autrement qu’avant et accorder plus de liberté de choix aux gens. On a compris qu’il n’y a pas que le travail qui est important. En ce temps d’enfermement, on a compris combien les gens qui s’occupent de nos enfants et les soignants sont importants. On a compris que ceux qui nous nourrissent et nettoient l’environnement, et qui pourtant ne font pas des métiers payants, sont tout aussi essentiels que les dirigeants des grosses compagnies et les sportif qui eux gagnent des salaires exorbitants.

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Je me demande ce qu’il adviendra de nous et ce que l’on dira de nous dans le futur.

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