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Dans le meilleur et dans le pire

Ce Virus qui nous confine incite à la réflexion.

21 avril 2020

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Dans le meilleur et dans le pire, cette pandémie qui n’était pas prévue dans les plans de vie, a réussi à lier tous les humains de la planète. Riches ou pauvres, jeunes ou vieux, on est tous égaux dans le malheur. Mais, il y a de vrais malheurs! Pour certains, la personne qu’ils aimaient le plus au monde est morte. Même si ces morts, que l’on décompte quotidiennement, nous sont inconnus, il erre autour d’eux, un sentiment d’appartenance  et une réelle compassion qui honore la race humaine. De l’autre côté, il règne également autour des vivants, un fatalisme qui rend les gens fatalement anxieux et les laissent accablés et découragés. Même si je ne suis pas de ceux qui sont nés avec le gène du bonheur, je refuse de tenir le fatalisme et la peur comme les seules versions à retenir.  

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Le virus nous a surpris et nous a affaiblis, mais il ne nous a pas vaincus. Les gens tiennent à la vie et parce qu’ils ont besoin les uns des autres ils sont même prêts à ne plus se détester. Pour sauver des vies, ils sont ainsi prêts à partager leurs masques, leurs tests, leurs recherches et leurs idées de génie. Devant tant d’efforts, ce n’est pas le moment de céder à la morosité. Ce n’est pas le temps de devenir taciturne et de s’effondrer. Une attitude défaitiste ne peut que nous rendre anxieux et miner nos énergies et, ce faisant, nous amputer de tous les possibles. Si les rires engendrent le rire, l’anxiété, par contagion engendrent la peur. Il vaut donc mieux entretenir l’espoir car elle donne le désir et la force de déplacer des montagnes.

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Il y  a longtemps que nous sommes confinés dans nos prisons dorées et nous en avons encore pour quelques semaines aussi,  il nous faut une solide dose d’endurance pour ne pas  succomber à l’ennui et tomber dans la tristesse.  Certes, on ne peut nier qu’il y a des moments difficiles, entre autres, la grande peine de voir mourir ceux qu’on aime et la contrariété de ne pouvoir serrer nos amours dans nos bras. Mais, au-delà de ça, nous nous souviendrons des délicates attentions de nos compagnons et des mots tendres de nos enfants et petits-enfants. Ces formes d’amour ne sont pas dérisoires, elles sont de celles qui ont le pouvoir de nourrir nos cœurs et nos esprits.

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Malgré le Virus, tout n’est pas noir! Non, ce n’est pas la totale hécatombe! Dans aucun coin du monde, les roses ne sont condamnées à mourir en même temps que les humains. Dans tous les coins du monde, les lunaisons et les saisons existent encore. Les tiges d’avoine barbue prédiront encore le sec et l’humidité. Les pelures de l’oignon nous diront encore que ce sera un dur hiver. Dans notre coin du monde, les heures se font maintenant lumineuses, les perce-neige sont à leur recommencement et les fleurs vont bientôt mettre de la couleur dans nos jardins et de l’odeur dans l’air. La nature est vivante, nous sommes vivants, il y a le printemps à contempler. Pour échapper à ce suprême tourment qu’est l’éloignement de ceux qu’on aime, la plus fidèle des alliées, c’est l’air du temps.  L’air du printemps m’enchante, alors pour moi, non ce n’est pas l’enfer et ça sera ma résidence secondaire!

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Ce petit virus envahissant et terrifiant a de toute évidence mis de la distance entre les gens et les familles. Ce long moment sans regroupement a réduit les échanges cordiaux et affectueux à néant. Il est difficile de bien vivre ainsi séparé physiquement de ceux qui nous sont les plus chers. Dans ces circonstances particulières d’isolement, en tant que parents, il nous vient des attaques  de souvenirs  qui nous font constater qu’on aime nos enfants, comme ce n’est pas possible. Les enfants, ça nous offre un avenir!

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Pendant cette pause, qu’on la croit justifiée ou injuste, qu’on la vive bien ou qu’on la vive mal, qu’on rêve à nos souvenirs ou qu’on rêve de l’après pandémie, qu’on ait un jeune cœur ou un cœur usagé, tout le monde n’a fait que vieillir… Toutefois, jeunes ou vieux, il faut tout faire pour bien vivre. Pour ce, il ne faut surtout pas laisser les rêves devenir des peurs bleues et des cauchemars.

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