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La loi de la nature et la loi humaine

22 mai 2020

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La terre en était à son point de rupture et la nature a trouvé le moyen de rattraper ce qu’on lui avait enlevé.  Elle avait  assez payé les progrès des humains. Il était temps pour elle de réagir et de se défendre. À bout de patience, notre terre a protesté contre quelque cruel abandon et, de façon quelque peu drastique, elle a réclamé protection et justice.

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Au cours des siècles, la loi de la nature s’est, quelques fois, placée au-dessus de la loi humaine. Il y a eu La Peste, en 1720, en 1820, Le Cholera, en 1920, La Grippe Espagnole et en 2020 Le Coronavirus.  De toute évidence, nos façons de vivre ne convenaient plus à notre terre.  

Notre planète s’est encore une fois violemment fait entendre. Le Coronavirus a obligé les humains de toutes les races à un horrible isolement social. Ce petit quelque chose d’invisible, d’étrange et de bizarre nous a mis sous le nez, de manière virale, que nos idées de grandeur et nos rêves de pouvoir et de puissance étaient peut-être un peu exagérés.  

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Avant l’attaque de ce virus, comme des imbéciles heureux, les humains vivaient comme si rien ne pouvaient leur arriver. Il a fallu des mois de refuge dans nos maisons, pour que les humains de la planète reconnaissent leur tort. Ce petit virus a forcé les humains à ralentir leur course effrénée et à changer leur façon de vivre. Il a chamboulé le cours des événements planifiés et chambardé les habitudes de vie, juste ce qu’il fallait pour que nous admettions notre part de responsabilité dans la situation dans laquelle nous avons mis notre planète. Avec puissance et conviction, notre terre a réclamé le respect. 

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Pendant des mois, les humains de la planète entière ont été séparés des personnes qui leur étaient indispensables. Nous n’avons jamais ressenti aussi fortement les manques de tendresse et d’amitié de ces personnes que l’on sait maintenant irremplaçables.  

Chez tous les humains, il y a eu de la solitude, de la tristesse et de la souffrance. Un dicton dit : « Il faut souffrir pour être belle ». Je crois que malheureusement, pour comprendre les choses profondes et essentielles, les humains ont parfois besoin d’une rupture souffrante. Pour envisager l’option de changer de vie, pour remettre de l’ordre dans nos priorités et pour constater comme notre terre était belle,  il nous aura fallu souffrir d’être isolé et en plus composer avec le risque de ne pas survivre.

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Ce long confinement dans notre prison dorée aura eu comme conséquence de nous faire prendre conscience de l’importance des autres et de la richesse qu’ils apportent dans notre vie. Pendant ce temps, l’humain a eu le temps de s’apercevoir que l’espèce humaine et la nature étaient profondément liées l’une à l’autre et que, lorsqu’on abîme l’une, on abîme aussi l’autre. Ce petit virus nous a forcés à apprécier la saveur de la vie en compagnie des autres mais également à lever la tête pour admirer le ciel et la splendeur de la nature. Nous avons appris à voir avec d’autres yeux.

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Je crois que plusieurs ont souffert plus qu’ils ne le pensaient d’être séparé des leurs. Je souhaitais que mes textes restent le plus impersonnel possible mais je dois le dire, je me suis sentie dépossédée de tendresse. Aussi, malgré la distanciation, le plaisir de souper avec toute ma famille m’a procuré une joie d’une douceur inhabituelle. Et, je n’ai pas aimé les voir repartir.  Depuis, le mot « bientôt» a pris tout son sens. Je garde l’espoir que  bientôt, nous pourrons nous serrer dans nos bras.

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